« Le vendredi, c’est foot, c’est non négociable »

Entretien avec Clément, supporter de l’USL Dunkerque et membre des Ultras

Pour commencer, peux-tu te présenter ?

« Je m’appelle Clément, je suis Dunkerquois et j’ai 27 ans. »

Comment es-tu devenu supporter ?

« J’ai découvert l’USLD tout petit avec mon papa. Je devais avoir trois ou quatre ans ! J’avais arrêté de suivre l’équipe pendant un certain temps et puis, il y a cinq ans, par un concours de circonstances, j’ai rencontré Maxime, l’ancien président des Ultras, ainsi que d’autres copains d’enfance. Ils m’ont proposé de les rejoindre au stade. Depuis ce jour-là, j’ai intégré les Ultras et je suis au stade tous les vendredis ou samedis ! »

Tu as une idée du nombre de matchs que tu as vus depuis tes débuts ?

« Tous les matchs à domicile depuis que je suis petit, et pas mal de déplacements quand le boulot le permet ! C’est difficile à chiffrer, j’en oublierais sûrement. »

Y a-t-il un déplacement qui t’a particulièrement marqué ?

« À part ceux de Boulogne ? (rires) Non, sérieusement, le déplacement à Lille cette année en Coupe de France. Avec notre saison et le parcours déjà exceptionnel, éliminer une Ligue 1 dans un derby du Nord, c’était fou. On se sentait chez nous, et la prestation de notre gardien Jaouen, je m’en rappellerai toute ma vie. »

Et à domicile, un match inoubliable ?

« Celui contre Guingamp, en barrage d’accession. Personne ne nous voyait faire une telle saison, et cette dernière victoire dans un stade en fusion… c’était dingue. »

Qu’est-ce qui te pousse à revenir au stade chaque vendredi ?

« Maintenant, c’est la passion. Se retrouver avec les copains, passer un bon moment… Petit à petit, on se prend au jeu. C’est devenu un vrai passe-temps. Le vendredi, c’est foot, c’est non négociable. Et en ce moment, c’est vraiment plaisant de venir. »

C’est encore plus plaisant quand il y a de l’enjeu…

« Forcément. Certaines saisons, c’était tout ou rien. Parfois l’équipe nous faisait vibrer, parfois c’était plus compliqué. Mais cette année, c’est que du plaisir. Les joueurs ne lâchent rien, et nous non plus ! »

« On ne vient pas juste pour voir un match, on donne tout pendant 90 minutes »

Qu’est-ce qui te plaît particulièrement chez les Ultras ?

« On est une bande de copains, tous là pour la même chose. C’est un plaisir de se retrouver et de s’amuser en tribune. On ne vient pas juste pour regarder le match, chacun donne de sa voix pendant 90 minutes, même si, comme les joueurs, on peut avoir des hauts et des bas. On ne lâche pas. On essaie de faire les choses bien et on veut continuer à faire grandir ce groupe. »

Il y a un joueur qui t’a marqué plus qu’un autre ?

« Je dirais Gaetano Muraglia. Quand on est allés à Sedan, il chantait avec nous pendant l’échauffement ! C’est celui qui me fait le plus rire. C’est vraiment le bout-en-train de l’équipe. »

Petite question pratique : pourquoi les Ultras se mettent torse nu, même quand il fait 5 degrés ?

« Ça ne s’explique pas (rires). C’est notre délire ! Même s’il fait -5 et qu’on risque d’être malades, c’est une façon de nous différencier des autres groupes de supporters. »

Ton chant préféré en tribune ?

« Le “chalala” en fin de match ! C’est mon moment de gloire ! Depuis quelque temps, toute la tribune joue le jeu, et c’est encore plus kiffant. Ce chant-là, je l’adore. »

Dans vingt ans, tu t’imagines encore au stade ?

« Oui, mais je ne serai sûrement plus sur la barrière ! On viendra sûrement avec nos enfants… Ce sera différent, c’est peut-être eux qui seront à notre place, et nous, on les regardera ! »

Les Ultras Dunkerquois

« On a créé ce groupe en 2007 pour proposer une autre alternative à ce qui existait à l’époque. Notre objectif est clair : supporter notre équipe, à domicile comme à l’extérieur, peu importe le résultat. Le groupe est ouvert à toute personne souhaitant soutenir le club de sa ville. »